L’histoire retiendra que ce mardi 9 avril 2025 a marqué un virage brutal dans la gouvernance du football guinéen. Bouba Sampil, président de la Fédération Guinéenne de Football (FGF), a été révoqué à l’unanimité par les membres du Comité Exécutif. Oui, unanimité. Pas un seul soutien, pas un seul « non ». Le couperet est tombé, implacable.
Et pourtant, il y croyait encore. Selon CIS Médias, dans une scène surréaliste, l’homme fort de la FGF se serait littéralement effondré en pleurs, implorant le pardon de ses pairs dans une dernière tentative désespérée de sauver son fauteuil. Mais il était déjà trop tard. La messe était dite.
Sory Doumbouya, doyen des vice-présidents, prend immédiatement les rênes de la FGF en tant que président par intérim, conformément aux statuts. Il assurera cette fonction jusqu’à la tenue d’une prochaine Assemblée Générale.
Mais l’affaire est loin d’être terminée.
Car Bouba Sampil, visiblement sonné mais pas vaincu, rejette en bloc la légitimité de cette réunion. Devant les micros, il contre-attaque :
🎙️ « Ce n’est pas une réunion, c’était une rencontre informelle. J’ai annulé la réunion après une notification du ministère. Toute décision prise aujourd’hui est donc illégale. Et si ça va plus loin, nous irons jusqu’au TAS ! »
Un avertissement clair. Il menace de porter l’affaire devant le Tribunal Arbitral du Sport. Une guerre de légalité s’annonce donc, et elle risque d’éclabousser toute la maison Feguifoot.
Ironie du sort : celui qui avait promis de « moderniser » la gestion du football guinéen n’aura tenu qu’un peu plus d’un an avant de se faire balayer comme une mauvaise passe en retrait.
À Conakry, le public est partagé entre stupéfaction, désillusion et sarcasme. Bouba Sampil, qui avait pris les commandes avec assurance, sort finalement par la petite porte, déchu, contesté, affaibli.
L’image d’un président en pleurs, demandant pardon, restera comme le symbole d’un règne court, chaotique… et désormais terminé.
Le football guinéen entre dans une nouvelle phase. Reste à savoir si elle sera plus stable. Mais une chose est sûre : la pelouse du pouvoir, elle aussi, peut être glissante.
Barry Mamadou Alpha