Lobbying, diplomatie de couloir
- Le Maroc fait partie des pays qui ont oeuvré pour le départ de Issa Hayatou de la Présidence de la CAF. En 2017, le plan savamment orchestré est mis en exécution et Ahmad Ahmad, illustre inconnu pour la majeure partie de l’opinion, est porté à la tête de l’instance. Ce dernier va aider le Maroc à devenir la plaque tournante du football africain. Redevable!
- Un symposium sur le football africain est organisé au Maroc, dans la foulée de l’élection d’Ahmad. Là-bas, il est décidé Manu Militari que la CAN, se jouera désormais avec 24 équipes et en Juin/Juillet au lieu de Janvier/Février.
- Suite aux démêlés judiciaires d’Ahmad, la CAF entre dans une nouvelle ère. Et c’est encore au Maroc que ça se passe! Augustin Senghor du Sénégal, Ahmed Yaya de Mauritanie et Jacques Anouma de Côte d’Ivoire abandonnent leurs projets de candidature pour soutenir Patrice Motsepe. Le 12 Mars 2021, le Sud africain devient ainsi le 7e Président de la Confédération Africaine de Football. Les évènements se déroulent…au Maroc!
- Avec brio, le Royaume Chérifien organise la dernière édition des Awards de la CAF. L’édition 2018 du Championnat d’Afrique des nations ainsi que l’édition 2022 de la CAN des Dames. Tout ce que les autres refusent, eux ils prennent. Ce n’est pas de la gentillesse, c’est du positionnement. De l’influence.
- À cause de la suspension de plusieurs stades africains jugés hors normes par la FIFA, le Maroc prête ses infrastructures futuristes à plusieurs nations du continent Le Mali, le Burkina Faso, le Niger et la Guinée Bissau disputent ainsi leurs éliminatoires Coupe du Monde Qatar 2022 au Maroc.
Travail et humilité
- Vainqueur des deux dernières éditions du CHAN. En 2018 à domicile et en 2022 au Cameroun.
- Vainqueur de la CAN féminine en 2022 (pour la 1ere fois), devant le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Cameroun ultra favoris pourtant.
- Le Wydad de Casablanca et la RS Berkane, deux clubs Marocains, sont les deux derniers vainqueurs des coupes africaines inter-clubs. La ligue des champions et la coupe de la CAF.
Conclusion
Conscient du fait qu’avec son seul titre africain remporté en 1976, il n’étaitpas encore rentré dans le Gotha du football continental (contrairement à ses voisins égyptiens et algériens), le Maroc s’est mis au travail pour construire son succès. Il n’a pas lésiné sur les moyens faisant venir de grands noms de l’entraînement pour la formation et pour son équipe fanion : Hervé Renard, Roger Lemerre, Vahid Halilhodzic, Éric Gerets
Les Marocains n’ont pas non plus hésité à faire partir certains techniciens lorsqu’ils ne partageaient plus la même vision avec eux (Cas de Halilhodzic, limogé à 3 mois de la Coupe du Monde).
La force des Lions de l’Atlas, c’est aussi cette belle intégration des binationaux : Hakimi par exemple est né en Espagne, Ziyech est né aux Pays-Bas , Boufal en France et Bounou au Canada. 14 des 26 joueurs en ce moment présents au Qatar sont des binationaux. Et ça ne se ressent pas.
Le travail. L’humilité. Le silence. Les résultats.
Hervé MENOM
Journaliste