Depuis un certain temps, on assiste à une levée de bouclier à l’instance nationale du football guinéen. Cette situation conflictuelle reste préjudiciable à son bon fonctionnement, et même à son émergence. Une incompréhension qui découle de la gestion du président Antonio Souaré jugée opaque par certains.

En effet, l’arrivé d’Antonio Souaré a suscité un grand espoir chez les fans du cuir rond. On avait pensé qu’avec ce sang nouveau, une nouvelle dynamique s’emparerait de cette instance pour sortir le football des ornières, mais en vain. Cet espoir sera très tôt déçu eu égard aux agissements peu orthodoxes du nouveau président. Il s’est laissé aller à un règlement de comptes consécutif aux conditions de son élection à la tête de la FEGUIFOOT.

Son attitude vindicative l’a poussé à se livrer à des procès sur de racontars et de sottes humeurs. Oubliant les raisons pour lesquelles il est venu à cette présidence. Après son élection, Antonio s’est focalisé uniquement sur l’équipe de Salifou Camara Super V accusée de détournement de fonds de la fédération. Malheureusement pour lui, on a fini par découvrir qu’il était le présumé instigateur de cette fraude qui a poussé Super V à la porte.

À cause de lui de nombreux joueurs tant au niveau de son club qu’au niveau des équipes nationales ont essuyé des pépins dans leur carrière. Il ne faut pas aussi occulter celle de trois générations de cadets qui ont aussi connu une descente aux enfers. La fraude sur l’âge réel des cadets de 2019 en est une parfaite illustration. D’ailleurs, cela a conduit au retrait systématique des médailles engrangées lors de cette compétition par nos jeunes footballeurs en Tanzanie et la suspension de notre pays à deux éditions de la CAN de cette catégorie. Au moment où les deux joueurs incriminés pour cette fraude purgeaient leur peine, leurs complices, qui avaient aussi été suspendus, bénéficièrent d’une levée de sanction de la part du président Antonio. Ces deux jeunes joueurs verront leur carrière sérieusement affectée par cette mesure disciplinaire.

Un autre feuilleton judiciaire pas des moindres a opposé Antonio Souaré à Amadou Diaby pour un présumé cas de racket non avéré. S’il l’était, il en serait le seul responsable, car c’est lui qui ordonne le recrutement au niveau de cette instance.

Sa « franchise », s’il en était sure, il devait par mesure de transparence exclure la commission des arbitres domiciliée dans la même enceinte que le Comité exécutif. D’ailleurs, on surnomme désormais cette commission de commission de racket qui ne se gêne pas de faire des ponctions sur la prime des officiels des matchs (arbitres centraux, assistants, 4e arbitre) au su et au vu d’Antonio Souaré.

Selon une source arbitrale, depuis l’arrivée de M. Souaré, la commission des arbitres empoche par saison 76. 440.000 fg sur les primes de prestations du corps arbitral de la ligue 1 et ligue 2, contre le gré de celui-ci, soient 60 000 fg par match sans oublier le prélèvement sur les primes du championnat amateur et les crédits accordés à la source.

Pourtant, cette commission arbitrale est entretenue par le budget de la FEGUIFOOT grâce aux différentes subventions reçues de la CAF et de la FIFA annuellement.

Il est même devenu un mauvais élève de la FIFA, car il ne suit pas les cours de cette institution en ce qui concerne le projet FOWARD initié par l’actuel président Gianni Infantino en 2017. Ce projet permet aux Associations membres de bénéficier d’une subvention annuelle consistante, en plus de celle de la CAF. Malheureusement, ces subventions ont pris une autre destination au grand dam des clubs guinéens.

 Depuis son avènement, Antonio n’a pas encore réussi à organiser le championnat féminin qui est pourtant une priorité de la FIFA, en dépit de l’enveloppe qui lui est destinée pour son développement. C’est d’ailleurs le cadet de ses soucis. Pour détourner le regard des observateurs, il s’était plutôt fendu un tournoi portant son nom durant une dizaine de jours. Une façon de perpétuer le culte de la personnalité qu’il a instauré partout et dont il est le chef d’orchestre. À date, aucun championnat de jeunes, malgré le financement de celui-ci par la FIFA.

Au lieu donc de passer à l’essentiel, le présumé bourreau de la carrière de plusieurs joueurs guinéens préfère plutôt jouer au triomphalisme.

Avec lui, la Guinée a souvent essuyé l’humiliation dans les instances faîtières du football. La Guinée et l’Afrique se souviendront pour l’éternité son vote controversé contre le Maroc lors de l’élection du pays hôte de la coupe du monde 2026. Un pays ami de la Guinée, seul candidat africain en lice à l’époque.

Ensuite, à cause de la méconnaissance administrative de ses « administrateurs » un quatuor arbitral guinéen devant l’officier le match retour du tour de cadrage  entre JSK (Algérie) et le stade malien (Mali) cette année, a été recalé par la CAF pour manque de Visas. Dans les fédérations sérieuses et compétentes, l’administration fédérale mettrait les bouchées doubles pour l’obtention de Visas.

Par ailleurs, les Guinéens sont aujourd’hui otages de ses contrevérités et innombrables agissements, avec une gestion qui va de mal en pis.

Il est donc temps d’envoyer monsieur Antonio Souaré à la cave pour le bien de notre football.

                                                     Joseph Siba Guilavogui